Parmi les 1 995 apprentis que l’Université de Strasbourg compte cette année, 24 y sont embauchés, alternant théorie et pratique. Zoom sur un mode de formation qui a le vent en poupe (+10 % cette année), à travers analyses et témoignages d'étudiants, dans des domaines variés tels la psychologie, la biologie ou la communication événementielle, à l'occasion du Forum de l'alternance.
L’Unistra, vivier et débouché pour les apprentis
Rappelez-nous comment fonctionne l’alternance et quels sont ses avantages ?
Anne Steydli (chargée de mission Alternance) : Il s’agit d’une modalité de formation associant trois partenaires : l’étudiant, le centre de formation (dans notre cas, l’Université de Strasbourg et ses Centres de formation d’apprentis - CFA - partenaires) et l’employeur, structure d’accueil publique ou privée.
Les avantages de l’alternance sont nombreux : acquérir de l’expérience, se former tout en étant rémunéré, s’insérer mieux et plus progressivement sur le marché du travail…
L’université forme des alternants, mais en emploie elle-même certains. Pouvez-vous nous en dire plus ?
François Bolina (gestionnaire de ressources humaines à la DRH) : Pour l’année 2020-2021, l’Unistra emploie 24 alternants, ou plutôt devrait-on dire « apprentis ». L’une des subtilités est en effet qu’en tant qu’établissement d’enseignement supérieur de statut Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), nous ne pouvons recruter qu’en contrat d’apprentissage, et non en contrat de professionnalisation (les deux formules de l’alternance).
A. S. : Le premier concerne la formation initiale, le second s’adresse plutôt aux personnes en reprise d’études (après 30 ans). Il existe toutefois des exceptions, pour les personnes en situation de handicap ou déjà en contrat d’apprentissage, par exemple.
Dans quels secteurs sont-ils employés ? Est-ce représentatif du dispositif de l’alternance ?
F. B. : Les apprentis travaillant à l’Unistra sont recrutés au sein de la structure dans des secteurs diversifiés comme le numérique, la construction, la communication/événementiel, la santé au travail, aussi bien dans des composantes de formation que des services.
A. S. : C’est assez représentatif de la diversité des débouchés que permet l’alternance, oui.
F. B. : La moitié sont en formation à l’Unistra, les autres proviennent d’établissements tiers, parfois de statut privé. Tous les niveaux de formation sont représentés, même si la majorité d’entre eux sont inscrits en master (7). Certains des apprentis sont inscrits en licence et licence professionnelle, en DUT et même en infra-bac : nous comptons par exemple un apprenti préparant un Brevet professionnel (BP) Sécurité au sein du Service de sécurité incendie à la Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé.
L’alternance est donc une voie de formation d’avenir ?
A. S. : Sans aucun doute, de façon générale elle est en progression de 9,8 % cette année. Grâce aux aides financières de l’Etat et aux efforts des composantes, elle a bien résisté à la crise.
F. B. : En ce qui concerne l’université, cette modalité de formation a bien progressé ces cinq dernières années. Elle n’est plus réservée à une certaine catégorie de diplômes, comme ceux des IUT.
Que dire aux composantes et services qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure ?
F. B. : D’abord, bien veiller à ce que la formation visée soit ouverte à l’apprentissage. Prévoir au moins deux mois entre la demande et la prise des fonctions, car la procédure de recrutement est relativement longue. A noter que le coût dépend de plusieurs critères, comme l’âge de l’apprenti et le type de formation, et que le coût de la formation, entièrement gratuite pour le jeune, est pris en charge par l’employeur.
A. S. : Nous conseillons donc en premier lieu de prendre contact avec nous, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Le dispositif de l’alternance est parfois compliqué pour le profane, avec beaucoup de cas particuliers, comme nous l’avons dit plus haut !
Propos recueillis par Elsa Collobert
- Contacts : Anne Steydli et François Bolina
Bon à savoir
4e Forum de l’alternance 100 % à distance
Depuis le 8 mars et jusqu’au 26 mars prochain, l'Université de Strasbourg organise la 4e édition de son Forum de l'alternance, intégralement en ligne. Les candidats pourront se renseigner sur l’alternance et rencontrer des entreprises dans le cadre d’un job dating (les 25 et 26 mars). Des web conférences professionnelles seront également animées à destination des futurs étudiants, des entreprises et des équipes pédagogiques.